Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/329

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— Voilà l’origine de l’héroïsme chez les premiers peuples, qui faisaient sortir leurs héros des dieux.

Cette tradition et la précédente qui nous montrent d’abord tant de Jupiters, ensuite tant d’Hercules chez les nations païennes, nous indiquent que les premières sociétés ne purent se fonder sans religion, ni s’agrandir sans vertu. — En outre, si vous considérez l’isolement de ces peuples sauvages qui s’ignoraient les uns les autres, et si vous rappelez l’axiome : Des idées uniformes nées chez des peuples inconnus entre eux doivent avoir un motif commun de vérité, vous trouverez un grand principe, c’est que les premières fables durent contenir des vérités relatives à l’état de la société, et par conséquent être l’histoire des premiers peuples.


44. Les premiers sages parmi les Grecs furent les poètes théologiens, lesquels sans aucun doute fleurirent avant les poètes héroïques, comme Jupiter fut père d’Hercule.

Des trois traditions précédentes, il résulte que les nations païennes avec leurs Jupiters et leurs Hercules furent dans leurs commencements toutes poétiques, et que d’abord naquit chez elles la poésie divine, ensuite l’héroïque.


45. Les hommes sont naturellement portés à conserver dans quelque monument le souvenir des lois et institutions sur lesquelles est fondée la société où ils vivent.


46. Toutes les histoires des barbares commencent par des fables.