liberté populaire jusqu’à Auguste, la monarchie tant qu’il fut humainement possible de résister aux causes intérieures et extérieures qui détruisent un tel état politique.
Aujourd’hui la plus complète civilisation semble répandue chez les peuples, soumis la plupart à un petit nombre de grands monarques. S’il est encore des nations barbares dans les parties les plus reculées du nord et du midi, c’est que la nature y favorise peu l’espèce humaine, et que l’instinct naturel de l’humanité y a été longtemps dominé par des religions farouches et bizarres. — Nous voyons d’abord au septentrion le czar de Moscovie qui est à la vérité chrétien, mais qui commande à des hommes d’un esprit lent et paresseux. — Le khan de Tartarie, qui a réuni à son vaste empire celui de la Chine, gouverne un peuple efféminé, tel que le furent les Seres des anciens. — Le négus d’Éthiopie et les rois de Fez et de Maroc régnent sur des peuples faibles et peu nombreux.
Mais sous la zone tempérée où la nature a mis dans les facultés de l’homme un plus heureux équilibre, nous trouvons, en partant des extrémités de l’Orient, l’empire du Japon, dont les mœurs ont quelque analogie avec celles des Romains pendant les guerres puniques ; c’est le même esprit belliqueux, et si l’on en croit quelques savants voyageurs, la langue japonaise présente à l’oreille une certaine analogie avec le latin. Mais ce peuple est en partie retenu dans l’état héroïque par une religion pleine de croyances effrayantes, et dont les dieux tout couverts d’armes menaçantes inspirent la terreur. Les missionnaires assurent que