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Page:Michelet - Comme jadis, 1925.djvu/113

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COMME JADIS…

— Pourquoi n’êtes-vous pas reparti le lendemain ?

— Parce que la malle ne repartait que le surlendemain.

— Alors, le surlendemain ?

— Le surlendemain, en m’éveillant, je pensai que mon fermier ne m’avait pas trompé : il y avait quelque chose à faire à Lavernes.

— Vraiment, Monsieur le notaire…

— À deux heures de l’après-midi, j’avais une option sur le quart de section 24, une promesse de vente de J.-P. Fortin, propriétaire du store et maître de poste, et je m’applaudissais d’avoir pris à tout hasard mon diplôme de notaire en passant à Edmonton.

— Lavernes ne vous apparaissait plus comme une bourgade sans importance ?

— C’est-à-dire que tout était à refaire…

— Merci…

…Et cela me tentait. Ainsi, pas d’église. Le log house qui en tient lieu est indigne du nom…

— Qu’auriez-vous dit de notre première chapelle ? …

Il ne m’écoutait pas. Il continua :

— Nous construirons l’église, sur la butte, sur le 24.

— Le 24, Monsieur le notaire ?

— Oui, le 24, que je ferai subdiviser en lots, avec rue de 66 pieds.