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COMME JADIS…

qui mieux est, son action s’exerça en Alberta… Je retrouvais sur ses lèvres des noms que vous m’avez écrits et que je ne savais pas prononcer. Je l’écoutais me redire, telle que vous me l’avez contée, l’histoire de ces centres canadiens-français qui ont surgi en Alberta-Nord et s’y développent, attestant la vitalité de la race. Enfin, j’ai eu l’émotion d’entendre célébrer, par un témoin de ses premiers efforts, l’action de Jean Lavernes… Trop modestement, vous ne m’avez pas révélé tout ce que signifie ce nom là-bas. Je sais maintenant que la haute intelligence de votre père, la rectitude de son jugement, sa loyauté de gentilhomme en faisaient non seulement le représentant autorisé de ceux de son sang, mais encore, que ses hautes qualités en imposaient à la majorité anglaise ; s’il l’eût voulu sa place eût été au gouvernement, à la tête d’un ministère.

Le Haut Commissaire me conseille l’Ouest en été, l’Est en automne.

N’écrivez à personne du Bas-Canada, je vous le demande instamment. C’est vous la première parente que je veux connaître. Je débarquerai sans doute à Montréal vers la fin de juillet, et aussitôt je partirai pour Edmonton, Lavernes… Au retour, je m’arrêterai en Saskatchewan, chez deux ou trois ranchers, parents de mes amis, et au Manitoba. Mgr  B… me donnera une lettre d’introduction près du grand archevêque de Saint-Boniface. Je