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COMME JADIS…

près du châssis ouvert laissant pénétrer l’air chaud de juillet… être en face de vous… Ces choses seront et bientôt… D’y songer mon cœur tremble à me faire mal…


Je ne sais si cette lettre vous parviendra avant votre départ. Peut-être quitterez-vous Noulaine, quelques jours avant de vous embarquer ? Vous oubliez que j’habite au fond du monde, que je ne peux obtenir un renseignement rapide. Quel paquebot laissera le Hâvre à la mi-juillet ? Si je l’avais su, je vous aurais écrit « à bord du… »

Votre petit mot rapide aurait pu me griser de fierté. Comme vous l’exaltez mon humble amitié… Vous oubliez… Souvenez-vous, j’ai été méchante et dure le premier jour, et les jours suivants aussi et j’aurais voulu l’être davantage, car je ne comprenais pas que l’amour d’Herminie et de Gérard dévoilé pouvait être créatrice d’autre beauté… Je n’ai jamais senti aussi profondément qu’aujourd’hui combien il y avait d’égoïsme de ma part à vouloir garder secrets les chers feuillets d’amour…

Ce matin, en sortant du bureau de poste, votre enveloppe, d’habitude gonflée, lourde, surchargée de timbres, m’a paru si légère qu’une grande crainte m’a prise. Sur le bord du trottoir, bousculée par les gens qui entraient et sortaient du magasin, j’ai ouvert l’enveloppe et j’ai lu… Je viens de vous dire mon émotion…