responsabilités de la guerre retomberont sur ceux qui l’ont provoquée.
Je songe à tous ceux, à toutes celles qui vont souffrir par cette guerre et je ne peux me défendre de me réjouir égoïstement de vous savoir, là-bas à l’abri. Minnie, si vous me donnez le bienheureux droit du cher souci de vous, je vous demanderai de rentrer à Lavernes, près de vos dévoués Mourier. Tout fait prévoir que le conflit ne sera pas de longue durée. Qui sait si je n’arriverai pas à Lavernes par une de ces premières et formidables tempêtes du commencement de l’hiver, tout comme votre notaire ?
Au revoir, Minnie, quelle que soit votre réponse, je suis à vous pour toujours
Mon ami, c’est la guerre…
André nous a téléphoné l’affreuse nouvelle : je suis demeurée atterrée à l’appareil. J’ai peur du moment où je comprendrai ce que ces deux mots signifient : la guerre !…
Nous n’aurions pu tenir en place à Strathcona, mon amie et moi. Nous sommes sorties pour marcher, pour aller en ville, pour voir des gens, au visage crispé comme le nôtre, pour aller trouver