çant vers le Nord, dans ces vastes contrées où les villes devenaient plus rares, la nationalité subsistait encore. Le druidisme proscrit s’était réfugié dans les campagnes, dans le peuple[1]. Pescennius Niger, pour plaire aux Gaulois, ressuscita, dit-on, de vieux mystères, qui sans doute étaient ceux du druidisme. Une femme druide promit l’empire à Dioclétien. Une autre, lorsque Alexandre Sévère préparait une nouvelle attaque contre l’île druidique, la Bretagne, se présenta sur son passage, et lui cria en langue gauloise : « Va, mais n’espère point la victoire, et ne te fie point à tes soldats. » La langue et la religion nationales n’avaient donc pas péri. Elles dormaient silencieuses sous la culture romaine, en attendant le christianisme.
Quand celui-ci parut au monde, quand il substitua au Dieu-nature le Dieu-homme, et à la place de la triste ivresse des sens, dont l’ancien culte avait fa-
- ↑ Ælianus Spartianus, in Pescenn. Nigro. Vopisc. in Numeriano : « Cum apud Tungros in Gallia, quadam in caupona moraretur, et cum druide quadam muliere rationem convictus sui quotidiani faceret, at illa diceret ; Diocletiane, nimium avarus, nimium parcus es ; joco, non serio, Diocletianum respondisse fertur : Tunc ero largus, cum imperator fuero. Post quod verbum druias dixisse fertur : Diocletiane, jocari noli : nan imperator eris, cum Aprum occideris. — Id. in Diocletiano, Dicebat (Diocletianus) quodam tempore Aurelianum Gallicanas consuluisse druidas, seiscitantem utrum apud ejus posteros imperium permaneret : tum illas respondisse dixit : Nullius clarius in republica nomen quam Claudii posterorum futurum. »
Æl. Lamprid. in Alex. Sever. « Mulier druias eunti exclamavit gallico sermone : Vadas, nec victoriam speres, nec militi tuo credas. »