Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉCLAIRCISSEMENTS


EXTRAIT DE L’OUVRAGE DE M. PRICE, SUR LES RACES DE L’ANGLETERRE. (Voyez. page 140.)

MM. Thierry et Edwards ont adopté l’opinion de la persistance des races ; M. Price adopte celle de leur mutabilité. Mais il devait être franchement spiritualiste et expliquer les modifications qu’elles subissent par l’action de la liberté travaillant la matière. Il n’a su trouver à l’appui de son point de vue biblique que des hypothèses matérialistes.

Toutefois, nous extrairons de son ouvrage quelques résultats intéressants (An Essay on the physiognomy and physiology of the present inhabitants of Britain, with reference to their origin, as Goths and Celts, by the Rev. T. Price, London, 1829).

Tout ce que les anciens disent des yeux bleus et cheveux blonds des Germains ne désigne pas plus les Goths que les Celtes, parce qu’il y avait des Celtes dans la Germanie. Les Cimbres étaient des Celtes ; Pline, parlant de la Baltique, et citant Philémon, dit : Morimarusam a Cimbris vocari, hoc est, mortuum mare (en welche Môrmarw).

L’auteur pense qu’il y a eu un changement des cheveux, du roux au jaune et du jaune au brun : Tacite : « Rutilæ Caledoniam habitantium comæ, magni artus Germanicam originem asseverant. » Dans les triades bretonnes, une colonie gaélique de race scot-irlandaise est appelée : Les rouges Gaëls d’Irlande. Dans le vieux gaélique Duan, qui fut récité par le barde de Malcolm III en 1057, on voit que les montagnards avaient les cheveux jaunes :

A Eolclia Alban nile
A Schluagh fela foltbhuidle.

O ye learned Albanians all, ye learned yellow-haired hosts !