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HISTOIRE DE FRANCE.

Saxons lui-même est peut-être identique à celui d’Ases[1]. Répartis en trois peuplades et douze tribus, ils repoussèrent longtemps toute autre division. Quand les Lombards envahirent l’Italie, la plupart des Saxons refusèrent de les suivre, ne voulant pas s’assujettir à la division militaire des dizaines et centaines que leurs alliés admettaient. Ce ne fut que bien tard, quand les Saxons, pressés entre les Francs et les Slaves, se mirent à courir l’Océan, et se jetèrent sur l’Angleterre, que les chefs militaires prévalurent, et que la division des hundreds s’introduisit chez eux. Quelques-uns veulent qu’elle n’ait commencé qu’avec Alfred.

Il semble que les populations saxonnes, une fois établies au nord de l’Allemagne, aient longtemps préféré la vie sédentaire. Les Goths ou Jutes, au contraire, se livrèrent aux migrations lointaines. Nous les voyons dans la Scandinavie, dans le Danemark, et presque en même temps sur le Danube et sur la Baltique. Ces courses immenses ne purent avoir lieu qu’autant que la population tout entière devint une bande, et que le comitatus, le compagnonnage guerrier, s’y organisa sous des chefs héréditaires. La pression que ces peuples exercèrent sur toutes les tribus germaniques, obligea celles-ci à se mettre en mouvement, soit pour

  1. Saxones, Saxon, Sacæ, Asi, Arii ? — Turner, I, 115. Saxones, i, e. Sakai-Suna, fils des Sacæ, conquérants de la Bactriane. — Pline dit que les Sakai établis en Arménie s’appelaient Saccassani (l. VI, c. xi) ; cette province d’Arménie s’appela Saccasena (Strab., l. XI, p. 776-8). On trouve des Saxoi sur l’Euxin (Stephan de urb. et pop., p. 657). Ptolémée appelle Saxons un peuple scythique sorti des Sakai.