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HISTOIRE DE FRANCE.

Theuderic et Brunehaut détermina son expulsion de Luxeuil. Reconduit par la Loire hors des Gaules, il y rentra par les États de Clotaire II, qui le reçut avec honneur. Ce fut en effet pour ce prince un immense avantage d’apparaître aux yeux des peuples comme le protecteur des saints, que ses ennemis persécutaient. De là Colomban passa en Suisse, où saint Gall, son disciple, fonda le fameux monastère de ce nom ; puis il se fixa en Italie près du bavarois Agilulfe, roi des Lombards ; il s’y bâtit une retraite à Bobbio, et y resta jusqu’à sa mort, quelques instances que lui fît Clotaire, vainqueur, de revenir auprès de lui. C’est de là qu’il écrivit au pape ces lettres éloquentes et bizarres, pour la réunion des Églises irlandaise et romaine. Il y parle au nom du roi et de la reine des Lombards ; c’est, dit-il, à leur prière qu’il écrit. Peut-être les opinions qu’il exprime sur la supériorité de l’Église d’Irlande étaient-elles partagées par Clotaire et Dagobert son fils. Du moins, nous voyons ces princes multiplier par toute la France les monastères de saint Colomban. Au contraire, la race ostrasienne des Carlovingiens doit s’unir étroitement avec le

    gallicanæ super quæstiones paschæ congregatæ : « Unum deposco a vestra sanctitate ut… quia hujus diversitatis author non sim, ac pro Christo salvatore, communi domino ac Deo, in has terras peregrinus processerim, deprecor vos per communem dominum qui judicaturum… ut mihi liceat cum vestra pace et charitate in his sylvis silere et vivere juxta ossa nostrorum fratrum decem el septem defunctorum, sicut usque nunc licuit nobis inter vos vixisse duodecim annis… Capiat nos simul, oro, Gallia, quos capiet regnum cœlorum, si boni simus meriti… Confiteor conscientiæ meæ secreta, quod ulus credo traditioni patriæ meæ… »