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Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/39

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xxix
PRÉFACE DE 1869.

fonde en partie cette histoire politique, les circonstances sociales, économiques, industrielles, celles de la littérature et de l’idée.

Ce troisième volume (1300-1400) prend un siècle par tous ces aspects. Il n’est pas sans défauts. Il ne dit pas comment 1300 a été l’expiation de 1200, comment Boniface VIII a payé pour Innocent III. Il est sévère et trop pour les légistes, pour les hommes intrépides, qui souffletèrent l’idole par la main albigeoise du vaillant Nogaret. Mais il est, ce volume, neuf et fort, en tirant l’histoire surtout de la Révolution économique, de l’avènement de l’or, du juif et de Satan (roi des trésors cachés). Il donne fortement le caractère très-mercantile du temps.

Comment l’Angleterre et la Flandre furent mariées par la laine et le drap, comment l’Angleterre but la Flandre, s’imprégna d’elle, attirant à tout prix les tisserands chassés par les brutalités de la maison de Bourgogne : c’est le grand fait. L’Angleterre enrichie nous bat à Crécy, Poitiers et Azincourt, par des troupes réglées, qui enterrent la chevalerie. Grande révolution sociale.

La peste noire, la danse de Saint-Gui, les flagellants, et le sabbat, ces carnavals du désespoir, poussent le peuple, abandonné, sans chef, à agir pour lui-même.