tourer des précédents, des circonstances qui l’amènent de le ramener à la nature. Ici, je dois le dire, j’y ai eu du mérite. En admirant, aimant cette personnalité sublime, j’ai montré à quel point elle était naturelle.
Le sublime n’est point hors nature ; c’est au contraire le point où la nature est le plus elle-même, en sa hauteur, profondeur naturelle. Aux xive et xve siècles, dans l’excès des misères, dans ces extrémités terribles, le cœur grandit. La foule est un héros. Il y eut dans ces temps nombre de Jeannes d’Arc, au moins pour l’intrépidité. J’en rencontre beaucoup sur ma route : exemple, ce paysan du xive siècle, le Grand Ferré ; exemple, au xve, Jeanne Hachette qui défend et sauve Beauvais. Ces figures de héros naïfs m’apparaissent souvent de profil dans les histoires de nos communes.
J’ai dit tout simplement les choses. Du moment que les Anglais perdirent leur grand soutien, le duc de Bourgogne, ils furent très-faibles. Au contraire, les Français ralliant les forces armées, aguerries du Midi, se trouvèrent extrêmement forts. Mais cela n’avait pas d’accord. La personnalité charmante de cette jeune paysanne, d’un cœur tendre, ému, gai (l’héroïque gaieté éclate dans toutes ses réponses) fut un centre et réunit tout. Elle agit justement parce qu’elle n’avait nul art, nulle thaumaturgie, point de féerie, point de