années de persévérance acharnée où je refis la lutte des Communes du Nord, j’entrepris beaucoup plus. Je repris tout de fond en comble pour leur rendre leur vie, leurs arts, surtout leur droit.
Le droit d’abord qu’avaient sur la contrée, ces villes, c’était le plus sacré des droits, d’avoir fait la terre même, de l’avoir prise sur les eaux, d’avoir par les canaux fait la vie, la défense, la circulation du pays. Elles firent et créèrent. Leurs maîtres ont détruit. Ce monde si vivant alors, qu’il est pâle aujourd’hui ! Qu’est-ce que la Belgique tout entière devant Gand, devant Bruges, devant cette Liège d’alors, dont chacune lançait des armées ?
Je plongeai dans le peuple. Pendant qu’Olivier de la Marche, Chastellain, se prélassent aux repas de la Toison d’or, moi je sondai les caves où fermenta la Flandre, ces masses de mystiques et vaillants ouvriers. Leurs fortes Amitiés (ils nommaient ainsi la commune), leurs Franches Vérités (ils nommaient ainsi l’assemblée), je leur refis tout pieusement, n’oubliant pas leurs cloches, et leur carillon fraternel. Je remis dans sa tour mon grand ami de bronze, ce redouté Rœlandt, dont la voix solennelle, entendue de dix lieues, fit trembler Jean Sans-Peur, Charles le Téméraire.
Un point très-capital que les contemporains négli-