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Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/51

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PRÉFACE DE 1869.

je n’établis en moi l’âme et la foi du peuple. » Je m’adressai cela, et, après Louis XI, j’écrivis la Révolution (1845-1853).

On fut surpris, mais rien n’était plus sage. Après maintes épreuves que j’ai contées ailleurs et où je vis de près l’autre rivage, mort et rené, je fis la Renaissance avec des forces centuplées. Quand je rentrai, que je me retournai, revis mon Moyen Âge, cette mer superbe de sottises, une hilarité violente me prit, et au xvie, au xviie siècle, je fis une terrible fête. Rabelais et Voltaire ont ri dans leur tombeau. Les dieux crevés, les rois pourris ont apparu sans voile. La fade histoire du convenu, cette prude honteuse dont on se contentait, a disparu. De Médicis à Louis XIV une autopsie sévère a caractérisé ce gouvernement de cadavres (1855-1868).

Une telle histoire était sûre d’un succès, de blesser tout ami du faux. Mais c’est beaucoup de monde, surtout le monde autorisé. Prêtres et royalistes aboyèrent. Les doctrinaires s’efforçaient de sourire.

Cela lui fait très-peu, à cette histoire patiente. Elle est forte, solide, bien assise, et elle attendra.

Dans mes Préfaces successives, et dans mes Éclaircissements, on pourra voir, de volume en volume, les fondements qui sont dessous, l’énorme base d’actes