Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 2.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
CHAPITRE III


Suite du chapitre II. — Dissolution de l’Empire carlovingien.

C’est sous Louis le Débonnaire, ou, pour traduire plus fidèlement son nom, sous saint Louis, que devait s’opérer le déchirement et le divorce des parties hétérogènes dont se composait l’Empire. Toutes souffraient d’être ensemble. Le mal, c’était la solidarité d’une guerre immense, qui faisait ressentir sur la Loire les revers de l’Ostrasie ; c’était le tyrannique effort d’une centralisation prématurée. Plus Charlemagne s’en était approché, plus il avait pesé. Sans doute Pepin, et son père au marteau de forge, avaient durement battu les nations. Ils n’avaient pas du moins entrepris de les ramener, diverses et hostiles qu’elles étaient encore, à cette intolérable unité ; unité administrative d’abord ; mais Charlemagne méditait celle de la législation. Son fils consomma l’unité religieuse en nommant Benoît d’Aniane réformateur des monastères de