Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tant de choses brillantes. Nacre, ailes de papillons, plumes d’oiseaux, c’est ce qui la charme. Moi qui m’arrête plus en bas, je me suis souvent vu seul dans l’obscure petite galerie.

J’aime cette crypte de la grande église. J’y sens mieux l’âme sacrée, l’esprit présent de nos maîtres, leur grand, leur sublime effort, et aussi l’audace immortelle des voyageurs partis de là. Quelque part que soient leurs os, eux-mêmes restent au Muséum par les trésors qu’ils lui donnèrent et qu’ils ont payés de leur vie.



L’autre jour, 1er  octobre, m’y étant un peu attardé, j’y lisais non sans peine l’étiquette de quelques madrépores. L’une, placée tout près de la porte, me montra ce nom : « Lamarck. »

Une chaleur me passa au cœur, un mouvement religieux.

Grand nom et déjà antique ! C’est comme si, aux tombeaux de Saint-Denis, on voyait le nom de Clovis. La gloire de ses successeurs, leur royauté, leurs débats, ont obscurci, reculé dans le temps celui par lequel pourtant on passa d’un siècle à l’autre. C’est lui, cet aveugle Homère du Muséum,