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IX

l’écumeur de mer (poulpe, etc.)

Les méduses et les mollusques ont été généralement d’innocentes créatures, on pourrait dire des enfants, et j’ai vécu avec eux dans un monde aimable de paix. Peu de carnassiers jusqu’ici. Ceux mêmes qui étaient forcés de vivre ainsi ne détruisaient que pour le besoin, et encore vivaient la plupart aux dépens de la vie commencée à peine, d’atomes, de gelée animale, qui n’est pas même organisée. Donc, la douleur était absente. Nulle cruauté et nulle colère. Leurs petites âmes, si douces, n’en avaient pas moins un rayon, l’aspiration vers la lumière, et vers celle qui nous vient du ciel, et vers celle de l’amour, révélé en changeante flamme, qui, la nuit, fait la joie des mers.