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Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/270

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Est-ce à dire que ces êtres auraient pu monter jusqu’à nous ? Est-ce à dire qu’ils aient été les auteurs, les aïeux de l’homme ? Mallet l’a cru. Moi, je n’y vois aucune vraisemblance.

La mer commença tout, sans doute. Mais ce n’est pas des plus hauts animaux de mer que sortit la série parallèle des formes terrestres dont l’homme est le couronnement. Ils étaient trop fixés déjà, trop spéciaux, pour donner l’ébauche molle d’une nature si différente. Ils avaient poussé loin, presque épuisé, la fécondité de leurs genres. Dans ce cas, les aînés périssent ; et c’est très bas, chez les cadets obscurs de quelque classe parente, que surgit la série nouvelle qui montera plus haut. (V. nos notes.)

L’homme leur fut, non un fils, mais un frère — un frère cruellement ennemi.



Le voilà arrivé, le fort des forts, l’ingénieux, l’actif, le cruel roi du monde. Mon livre s’illumine. Mais aussi que va-t-il montrer ? Et que de choses tristes il me faut maintenant amener dans cette lumière !

Ce créateur, ce Dieu tyran, il a su faire une seconde nature dans la nature. Mais qu’a-t-il fait