Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/325

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moins contre lui. C’est d’un cachot de six pieds carrés qu’il data le récit de sa découverte (1782).

En 1838, la France, l’Angleterre, l’Amérique, firent trois expéditions dans l’intérêt des sciences. L’illustre Duperrey avait ouvert la voie des observations magnétiques. On eût voulu les continuer sous le pôle même. Les Anglais chargèrent de cette étude une expédition confiée à James Ross, neveu, élève et lieutenant de John Ross, dont nous avons parlé. Ce fut un armement modèle, où tout fut calculé, choisi, prévu. James revint sans avoir perdu un seul homme ni eu même un malade.

L’Américain et le Français Wilkes et Dumont d’Urville n’étaient nullement armés ainsi. Les dangers et les maladies furent terribles pour eux. Plus heureux, James, tournant le cercle antarctique, entra dans les glaces, et trouva une terre réelle. Il avoue, avec une remarquable modestie, qu’il dut ce succès uniquement au soin admirable avec lequel on avait préparé ses vaisseaux. L’Érèbe et la Terreur, de leurs fortes machines, de leur scie, de leur proue, de leur poitrail de fer, ouvrirent la ceinture de glaces, naviguèrent à travers la croûte grinçante, et au delà trouvèrent une mer libre, avec des phoques, des oiseaux, des baleines. Un volcan, de douze mille pieds, aussi haut que l’Etna, jetait des flammes. Nulle végé-