Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/372

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ne sera libre et homme que quand cet art spécial l’aura fait véritablement l’habitant de sa planète.

Peu de maladies guérissent dans les circonstances et les lieux où elles naissent et qui les ont faites. Elles tiennent à certaines habitudes que ces lieux perpétuent et rendent invincibles. Nulle réforme (physique ou morale) pour qui reste obstinément dans son péché originel.

La médecine, éclairée par toutes les sciences auxiliaires, en viendra à nous donner des méthodes, des directions, pour nous conduire avec prudence dans cette voie nouvelle. Les transitions surtout ont besoin d’être ménagées. Peut-on, sans préparation, sans quelque modification de vie, de régime, être brusquement transféré d’un climat tout intérieur (Paris, Lyon, Dijon, Strasbourg) dans un climat maritime ? Peut-on, sans avoir longtemps respiré l’air de la côte, commencer les bains de mer ? Peut-on, sans quelque habitude de prudente hydrothérapie, commencée dans l’intérieur, aller braver, au grand air, la constriction nerveuse, l’horripilation d’une eau froide qu’on garde sur soi au retour, et souvent sous un grand vent ? Ces questions préalables attireront de plus en plus l’attention des médecins.

L’extrême rapidité des voyages en chemin de fer est une chose antimédicale. Aller, comme on fait, en vingt heures, de Paris à la Méditerranée, en traver-