Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/55

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îles, arrive dans une mer fermée et mieux gardée du Nord. Il se maintient longtemps le même, chaud, électrique et créateur, et trace sur le globe une énorme traînée de vie.

Son centre est l’apogée de l’énergie terrestre en trésors végétaux, en monstres, en épices, en poissons. Des courants secondaires qui s’en échappent et vont au sud, résulte encore un autre monde, celui de la mer de Corail. Là, sur un espace, dit Maury, grand comme les quatre continents, les polypes consciencieusement bâtissent les milliers d’îles, les bancs et les récifs qui coupent peu à peu cette mer ; écueils aujourd’hui dangereux et maudits du navigateur, mais qui montent, se lient à la longue, feront un continent, et qui sait ? dans un cataclysme, le refuge de l’espèce humaine.