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V

le pouls de la mer

Notre terre n’est point solitaire, comme l’observe Jean Reynaud, dans le bel article de l’Encyclopédie. La courbe infiniment compliquée qu’elle décrit exprime les forces, les influences diverses qui agissent sur elle, témoigne de ses rapports et de ses communications avec le grand peuple des cieux.

Ses relations hiérarchiques sont particulièrement visibles avec son chef le soleil, et la lune, qui, pour être sa servante, n’en a que plus de puissance sur elle. De même que les fleurs de la terre se tournent vers le soleil, la terre elle-même qui les porte le regarde, aspire vers lui. En ce qu’elle a de plus mobile, sa masse fluide, elle se soulève et fait signe qu’elle ressent son attraction. Elle déborde d’elle-même,