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CAPTIVITÉ, EXIL, VIEILLESSE ET MORT DE KOSCIUSKO (1794-1817).

La Russie de ce temps-là, comme celle d’aujourd’hui, avait une fabrique d’histoires et de nouvelles fausses, de faits controuvés. Nos émigrés, qui affluaient alors chez elle, aidaient à l’œuvre de mensonge et mentaient avec esprit. On répandit dans les gazettes, bien plus, on mit en chansons, en complaintes, une fiction que la crédulité publique adopta docilement. Elle fut d’autant mieux reçue, qu’elle était pathétique, touchante ; elle arrachait les larmes.

On supposa que l’infortuné Kosciusko, se sentant blessé à mort, n’essayant plus de résister et laissant tomber son arme inutile, aurait désespéré de tout, et laissé échapper ce mot : finis poloniae.