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IX

MATERNITÉ DE QUATORZE ANS. —
LA MÉTAMORPHOSE


Je n’ai craint pour cette enfant qu’une chose ; c’est la rêverie. J’en vois qui rêvent à quatre ans. Mais, heureusement, celle-ci en a été préservée : 1o  par sa vie active ; 2o  parce qu’en naissant, elle eut une confidente pour penser tout haut, sa mère.

La femme a toute sa vie un besoin d’épanchement.

Donc, toute petite encore, sa mère la prenait sur elle chaque soir, et, cœur contre cœur, la faisait parler.

Oh ! quel bonheur de s’épancher, s’alléger, et s’accuser même… « Dis, mon enfant, dis toujours ! Si c’est bien, je t’embrasserai. Et, si cela n’est pas bien, demain toutes deux ensemble, nous tâcherons de faire mieux. »

Elle dit tout. Eh ! que risque-t-elle ? — « Beau-