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Page:Michelet - La femme.djvu/230

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très-belles, plus éclatantes que les nôtres. Je les compare à ces fruits splendides que les jardiniers amènent au plus grand développement, les magnifiques fraises ananas. La saveur n’y manque pas, et cela emplit la bouche ; on n’y regrette que le parfum. J’ai préféré la Française, et celle du Midi encore ; car c’est la fraise des bois. »




Quoi qu’il en soit de cette comparaison poétique d’un nouveau marié, il reste sûr et certain que la personnalité de la Française est très-forte en bien et en mal. Donc, les mariages en France devraient être circonspects, préparés par une étude sérieuse. Et c’est le pays de l’Europe où l’on se marie le plus vite.

Cela ne vient pas uniquement des rapides calculs d’intérêts, qui, une fois arrangés, entraînent la conclusion du mariage ; cela tient au grand défaut de la nation, l’impatience. Nous avons hâte en toute chose.

Je crois que le mal s’aggrave. À mesure que, dans les affaires, nous devenons plus sérieux, il semble que la précipitation augmente dans les choses du cœur. Notre langue a perdu nombre de mots élégants, gracieux, qui marquaient les degrés, les