Aller au contenu

Page:Michelet - La femme.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et tant d’autres, le terrain était solide. Aujourd’hui, trente sciences nouvelles, bâties de milliards de faits, observés et calculés, ont fait de ce terrain un roc. Frappez du pied fortement ; ne craignez rien, c’est le roc inébranlable du vrai.

L’homme moderne sait ce qu’il veut, ce qu’il fait et où il va.

Quels sont les sceptiques aujourd’hui ? ceux qui ont intérêt à l’être, ceux qui ne veulent pas s’informer, ni savoir dans quel temps ils vivent ; ceux qui, se réservant toujours de varier, craignent d’avouer qu’il y a tant de choses invariables. Quand ils professent le doute, je dis : « Combien votre doute vous rapporte-t-il ? »




Est-ce à dire que les hommes actifs et productifs de ce temps ont la connaissance complète de cette trentaine de sciences qui font notre sécurité ? Non, ils en savent seulement les grands résultats, ils en ont l’esprit, ils les sentent sous eux, et solides, et vivantes, ces sciences. À tout moment, s’ils se baissent, ils reprendront dans la terre maternelle de la vérité, une incalculable force.

Et voilà la vraie différence entre nos pères et nous. Ils s’agitaient dans un marais, eau terreuse