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Page:Michelet - La femme.djvu/254

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moins une chose, ne manquait jamais, dit-on, de se lever vierge. Vierge ? peut-être, mais non pure.

Chaque nation a ses vices. Les races germaniques, avant tout absorbantes et gloutonnes, sont d’autant moins inflammables. Cependant, aujourd’hui, que le régime lacté des Pamélas anglaises s’est tellement chargé de viande, même de liqueurs alcooliques, ces vierges sanguines et surnourries doivent désirer elles-mêmes qu’on les garde mieux et qu’on les défende de leurs propres émotions.

Je ne dis pas que parfois il ne faille donner aux amants le bonheur de se rencontrer, de se parler, de s’entendre. Mais ces communications trop fréquentes, quelque pures qu’on les suppose, auraient un inconvénient, de précipiter leur amour, de les brûler à petit feu et de les martyriser. Prolongeons, s’il se peut, un si beau moment de la vie. Que les lettres y suppléent, celles de la mère d’abord, et, quand les choses avanceront, deviendront plus sûres, un mot parfois de la fille, écrit sous les yeux de la mère.




Mais j’ai oublié de dire comment l’amour a commencé.

Heureux ceux qui n’en savent rien ! qui, nés au