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Page:Michelet - La femme.djvu/352

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bonne grâce revient, on avoue qu’on est méchante, et l’on vous paye d’être bon.




Aux temps barbares, le gouvernement intérieur de la famille, comme le gouvernement public, se vivait que de coups d’état. Passons, je vous prie, aux temps civilisés de l’entente cordiale, du libre et doux gouvernement qui se ferait par l’accord de la volonté.

Le coup d’état domestique de l’homme, c’est l’ignoble brutalité qui met la main sur la femme, c’est la violence sauvage qui profane un objet sacré (si délicat, si vulnérable !), c’est l’ingratitude impie qui peut outrager son autel.

Le coup d’état de la femme, la guerre que fait le faible au fort, c’est sa propre honte à elle, l’adultère, qui humilie le mari, lui inflige l’enfant étranger, qui les avilit tous les deux, et les rend misérables dans l’avenir.

Ni l’un ni l’autre de ces crimes ne serait commun, si l’unité était assurée par l’épanchement de chaque jour, par une communion permanente où les plus légères dissidences aperçues, fondues tout d’abord, n’auraient pas le temps de créer de telles tempêtes. On se veillerait davantage soi-même par