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Page:Michelet - La femme.djvu/444

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rance, peuplée de chimères et de monstres ? Nulle joie que dans le vrai, dans la lumière de Dieu.




Les débris les plus résistants de la vie animale, ceux qui le plus obstinément gardent leurs formes, les coquilles, finissent par céder, et passant en poussière, en atomes, entrent elles-mêmes dans l’attraction végétale. J’ai ce spectacle sous les yeux. Au lieu même où j’écris, à cette porte de la France où l’Océan et la vaste Gironde font leur combat d’amour et la lutte éternelle qui les marie sans cesse, les rochers déchirés donnent aux flots le vieux peuple de pierre, devenu sable. Cent plantes vigoureuses fixent de leur pied cette arène, se l’approprient, s’en font une vie forte, si odorante au loin que le voyageur sur la route, le marin dans sa barque, l’aspirent, sont étonnés. Et la mer s’en enivre. Quels sont ces puissants végétaux ?… Les plus petits et les plus humbles, nos vieux simples des Gaules, romarins, sauges, menthes, thym, serpolets en foule, et tant, tant d’immortelles qu’il semble indifférent de vivre ou de mourir.




La Gaule espérait et croyait. Le premier mot