Page:Michelet - La femme.djvu/62

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cerveau. J’en étudiai un grand nombre de l’un et de l’autre sexe, de tout âge, et fus frappé de voir combien naïvement la face inférieure du cerveau répond, dans sa physionomie, à l’expression du visage. Je dis la face inférieure et nullement la partie supérieure, et toute veineuse, à laquelle évidemment Gall attachait trop d’importance. C’est loin de la boîte osseuse, aux larges bases du cerveau, pleines d’artères, accidentées de volutes plus ou moins riches, selon que l’intelligence fut développée, c’est là que se révèle énergiquement la personne, autant qu’au visage même. Celui-ci, face grossière, exposée à l’air, à mille chocs, déformé par des grimaces, s’il n’avait les yeux, parlerait bien moins que cette face intérieure, si bien gardée, si délicate, si merveilleusement nuancée.




Chez les femmes vulgaires qui visiblement avaient eu des métiers grossiers, le cerveau était fort simple de forme, comme à l’état rudimentaire. Elles m’auraient exposé à la grave erreur de croire que la femme en général est, dans ce centre essentiel de l’organisme, inférieure à l’homme. Heureusement d’autres cerveaux féminins me détrom-