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Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/121

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MON JOURNAL.


dévotion et le mysticisme sont d’ailleurs respectables chez M. Andrieux parce qu’ils sont sincères. On ne peut lui désirer que plus de philosophie. Le christianisme vu ainsi, lui donnerait plus de consolation.

Chez Mme Andrieux, au contraire, la dévotion s’est visiblement ralentie. Ici, je m’en afflige. Lorsque le sentiment religieux s*affaiblit au cœur de la femme, plus, isolée, moins distraite que l’homme par les occupations du dehors , elle tourne aisément à la mélancolie. L’ennui vient à la suite, et les vapeurs, le spleen. En attendant que les pensées religieuses reprennent le dessus dans cette belle âme, il serait bien à désirer que la charité occupât son besoin d’amour.

A mon tour, maintenant, de faire mon meâ culpâ. Si, en présence de gens intolérants en politique ou en religion, vous tenez à rendre témoignage à la vérité, faites-le franchement, hardiment. Mieux vaut se taire, que die la défendre avec des ménagements et des détours indignes d’elle.

Il est aussi des choses vraies en elles-mêmes qui, dites en certains lieux et dans certaines circonstances, deviennent mensonges. Ainsi, quand M. Andrieux a demandé : « Qui donc a dit qu’il se contenterait pour toute bibliothèque d’une Bible et d’un Plutarque ? » J’ai répondu : « Je