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MON JOURNAL.


ouvrages que celui où un auteur vient de vous montrer les siens. Il est épuisé.

Il avait gardé à déjeuner deux de mes anciens camarades : le ridicule Duport et le chagrin Élio [1]. Je ne pouvais me dispenser de reconnaître ce dernier, et le pauvre garçon en a paru touché comme si j’avais été son supérieur. Je lui ai dit les choses les plus honorables que j’ai pu trouver, ce qui, en présence de M. Villemain, devait lui faire grand plaisir.

En sortant de là, j’ai tourné vers M. Carré, qui m’a parlé sur-le-champ du concours et a paru désirer m’avoir après, comme auxiliaire [2]. Cette perspective ne m’a pas quitté depuis. L’espoir fait tant de bien ! Ce soir, je commence à traduire en vers latins :

« Tel que le vieux pasteur [3]... »


Samedi 21. — J’ai été chargé par le censeur de Charlemagne de remplacer de nouveau M. Maugeret. Le pauvre diable, que j’ai été voir, m’a fait une peine que je ne puis rendre. Chaque parole

  1. Voir Ma Jeunesse page 92.
  2. M. Carré était à la fois professeur à Charlemagne et chef d’institution.
  3. « Tel que le vieux pasteur des troupeaux de Nérée. » J.-B. Rousseau.
    (Ode au comte du Luc.)