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Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/296

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MON JOURNAL.


sont souvent moins ennemies que les nuances d’une même couleur. Cette réflexion m’a rappelé le mot que l’on prête au cercle : « Passe encore le carré, le triangle, mais l’ellipse !... »

8 octobre. — Rien ne vient. Je commence à me résigner. M. Nicolle que j’ai rencontré, m’a, du moins, ôté la crainte de me voir nommé à une basse classe.

Samedi 15. — Le commencement de cette semaine a été cruel. Jamais mon métier ne m’avait semblé si dur. Pour me relever, je travaille aux extraits de Reid [1] avec une ardeur extrême.

Mardi 18. — Les leçons me viennent. Avant-hier, le jeune Lecomte, qu’on voudrait me donner comme pensionnaire. Et, par M. Nicolle (le recteur), le fils du comte de Saint-Priest, — la nièce de la comtesse Hostermann, grande dame russe malade et malheureuse au milieu de sa fortune. Elle a voulu assister à la première leçon. Son intelligence est fort éveillée. J’ai beaucoup parlé ce matin, avec quelque plaisir de me savoir compris.

Dimanche 23. — Pendant que je déjeunais, Dubois [2] est venu m’apprendre ma nomination à

  1. Professeur écossais. 1710-1796.
  2. Professeur de rhétorique à Charlemagne, plus tard directeur du Globe.