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Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/325

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MON JOURNAL.


souligné qu’il n’avait pas prononcé d’abord. Il m’a dit ensuite, mais avec aussi peu de précision qu’à son ordinaire, qu’il nous réunirait pour en parler. Il m’a paru que, dans cet arrangement, il ne songeait plus à toi, quoique ton nom n’ait pas élé prononcé. Je soupçonne du Rozoir d’être celui sur qui se portent leurs vues. Si tu n’as pas changé d’idée, je ne désespère pas de le ramener à notre but.

PORET. »

Je lui réponds : « Oui, mais à la condition de n"entrer que par la grande porte [1]. »

2 novembre. — Jour des morts. — Porté des fleurs sur la tombe de mon ami. Il y avait dans ce bouquet où dominaient les couleurs funèbres, une élégie tout entière.

En rentrant, Je jette sur le papier le titre d’un beau livre : Dialogues des morts. Ce lieu m’est devenu si familier qu’il me semble être déjà des leurs. Les étrangers pourraient me prendre pour leur guide. Je sais la demeure de tous les morts illustres. Depuis que je viens ici, pour ainsi dire journellement, à combien d’inhumations n’ai-je pas assisté ! Combien de sépultures me sont dev-

  1. M. Michelet ne voulait entrer à Sainte-Barbe qu’à la condition d’avoir une chaire. Elle fut créée, en effet, exprès pour lui. Mme J. M.