la grande lutte des barbares. Les Saxons, auxquels les Francs ferment désormais la terre du côté de l’occident, tandis qu’ils sont poussés à l’orient par les Slaves, se tourneront vers l’Océan, vers le Nord ; associés de plus en plus aux hommes du Nord, ils courront les côtes de France[1], et fortifieront leurs colonies d’Angleterre.
Il était naturel que les vrais Germains devinssent hostiles pour un peuple livré à l’influence romaine, ecclésiastique. C’est à l’Église que Clovis avait dû en grande partie ses rapides conquêtes. Ses successeurs s’abandonnèrent de bonne heure aux conseils des Romains, des vaincus[2]. Et il devait en être ainsi ; sans compter qu’ils étaient bien plus souples, bien plus flatteurs, eux seuls étaient capables d’inspirer à leurs maîtres quelques idées d’ordre et d’administration, de substituer peu à peu un gouvernement régulier aux caprices de la force, et d’élever la royauté barbare sur le modèle de la monarchie impériale. Nous voyons déjà sous Theudebert, petit-fils de Clovis, le ministre romain Parthenius, qui veut imposer des tributs aux Francs, et qui est massacré par eux à la mort de ce roi.
Un autre petit-fils de Clovis, Chramne, fils de Clotaire, avait pour confident le Poitevin Léon ; pour ennemi, l’évêque de Clermont, Cantin, créature des Francs ; pour amis, les Bretons, chez lesquels il se retira, lorsque, ayant échoué dans une tentative de révolte, il fut poursuivi par son père. Le malheureux