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MÉROVINGIENS

il avait vengé Childéric II. Il attira Martin dans une conférence et l’y fit assassiner. Lui-même fut tué peu après par un noble Franc qu’il avait menacé de la mort.

Cet homme remarquable avait, comme Frédégonde, défendu avec succès la France de l’ouest, et retardé vingt années le triomphe des grands ostrasiens. Sa mort leur livra la Neustrie. Ses successeurs furent défaits par Pepin à Testry, entre Saint-Quentin et Péronne.

Cette victoire des grands sur le parti populaire, de la Gaule germanique sur la Gaule romaine, ne sembla pas d’abord entraîner un changement de dynastie. Pepin adopta le roi même au nom duquel Ébroin et ses successeurs avaient combattu. On peut cependant considérer la bataille de Testry comme la chute de la famille de Clovis. Peu importe que cette famille traîne encore le titre de roi dans l’obscurité de quelque monastère. Désormais le nom des princes mérovingiens ne sera plus attesté comme signe de parti ; ils cesseront bientôt d’être employés même comme instruments. Le dernier terme de la décadence est arrivé.

Selon une vieille légende, le père de Clovis ayant enlevé Basine, la femme du roi de Thuringe, « elle lui dit la première nuit, comme ils étaient couchés : Abstenons-nous ; lève-toi, et ce que tu auras vu dans la cour du palais, tu le diras à ta servante. S’étant levé, il vit comme des lions, des licornes et des léopards qui se promenaient. Il revint et dit ce qu’il avait vu. La femme lui dit alors : Va voir de nouveau, et