Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 1.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
HISTOIRE DE FRANCE

CHAPITRE II

Carlovingiens. — Huitième, neuvième et dixième siècle.


« L’homme de Dieu (saint Colomban), ayant été trouver Theudebert, lui conseilla de mettre bas l’arrogance et la présomption, de se faire clerc, d’entrer dans le sein de l’Église, se soumettant à la sainte religion, de peur que, par-dessus la perte du royaume temporel, il n’encourût encore celle de la vie éternelle. Cela excita le rire du roi et de tous les assistants ; ils disaient en effet qu’ils n’avaient jamais ouï dire qu’un Mérovingien, élevé à la royauté, fût devenu clerc volontairement. Tout le monde abominant cette parole, Colomban ajouta : Il dédaigne l’honneur d’être clerc ; eh bien ! il le sera malgré lui[1]. »

Ce passage nous rend sensible l’une des principales différences que présentent la première et la seconde race. Les Mérovingiens entrent dans l’Église malgré

  1. Vie de saint Colomban.