Babyloniens et des Perses transportaient les Juifs sur le Tigre, les Chalcidiens au bord du golfe Persique. Ainsi Probus avait transplanté des colonies de Francs et de Frisons, jusque sur les rivages du Pont-Euxin.
En même temps, un fils de Charlemagne, profitant d’une guerre civile des Avares, entrait chez eux par le Midi avec une armée de Bavarois et de Lombards ; il passa le Danube, la Theiss, et mit enfin la main sur ce précieux ring où dormaient tant de richesses. Le butin fut tel, dit l’annaliste, qu’auparavant les Francs étaient pauvres en comparaison de ce qu’ils furent dès lors. Il semble que ce peuple thésauriseur ait perdu son âme avec l’or qu’il couvait, comme le dragon des poésies scandinaves. Il tombe dès lors dans une extrême faiblesse. Le chagan se fait chrétien. Ceux d’entre eux qui restent païens mangent dans des plats de bois avec les chiens à la porte des évêques envoyés pour les convertir. Quelques années après, nous les voyons demander humblement à Charlemagne une retraite en Bavière ; ils ne peuvent plus, disent-ils, résister aux Slaves qu’ils dominaient auparavant.
Pour cette fois, Charlemagne commença à espérer un peu de repos. À en juger par l’étendue de sa domination, sinon par ses forces réelles, il se trouvait alors le plus grand souverain du monde. Pourquoi n’aurait-il pas accompli ce que Théodoric n’avait pu faire, la résurrection de l’Empire romain ? Telle devait être la pensée de tous ces conseillers ecclésiastiques dont il était environné. L’an 800, Charlemagne se rend à Rome sous prétexte de rétablir le pape qui en avait été