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ÉCLAIRCISSEMENTS

— Un Apollinaire fut évêque de Reims. Le fils de Sidonius fut évêque de Clermont après saint Quintien ; c’était lui qui avait commandé les Arvernes à Vouglé : « Ibi tunc Arvernorum populus, qui cum Apollinare venerat, et primi qui erant ex senatoribus, conruerunt. » Greg. Tur., l. II, c. xxxvii.

De ce passage et de quelques autres encore, on pourrait induire que cette famille avait été originairement à la tête des clans arvernes.

Greg. Tur., l. III, c. ii : « Cùm populus (Arvernorum) sanctum Quintianum, qui de Rutheno ejectus fuerat, elegisset, Alchima et Placidina, uxor sororque Apollinaris, ad sanctum Quintianum venientes, dicunt : « Sufficiat, domine, senectuti tuæ quod es episcopus ordinatus. Permittat, inquiunt, pietas tua servo tuo Apollinari locum hujus honoris adipisci… » Quibus ille : « Quid ego, inquit, præstabo, cujus potestati nihil est subditum ? sufficit enim ut orationi vacans, quotidianum mihi victum præstet ecclesia. » — Les Avitus semblent n’avoir été pas moins puissants. Leur terre portait leur nom (Avitacum. Sidonius en donne une longue et pompeuse description, Carmen XVIII). Ecdicius, le fils d’Avitus, semble entouré de dévoués. Sidonius lui écrit (l. III, Ep. iii) : « … Vix duodeviginti equitum sodalitate comitatus, aliquot millia Gothorum… transisti… Cùm tibi non daret tot pugna socios, quot solet mensa convivas. » — Le nom même d’Apollinaire indique peut-être une famille originairement sacerdotale. Le petit-fils de Sidonius, le sénateur Arcadius, appela en Auvergne Childebert au préjudice de Theuderic (530), préférant sans doute sa domination à celle de l’ami de saint Quintien, du barbare roi de Metz (Greg. Tur., l. III, c. ix, sqq.).

Un Ferréol était évêque de Limoges en 585 (Scr. Fr. II, 296). Un Ferréol occupa le siège d’Autun avant saint Léger. On sait que la généalogie des Carlovingiens les rattache aux Ferréols. Un capitulaire de Charlemagne (ap. Scr. F. V, 744) contient des dispositions favorables à un Apollinaire, évêque de Riez (Riez même s’appelait Reii Apollinares). — Peut-être les Arvernes eurent-ils grande part à l’influence que les Aquitains exercèrent sur les Carlovingiens. Raoul Glaber attribue aux Aquitains et aux Arvernes le même costume, les mêmes mœurs et les mêmes idées (l. III, ap. Scr. Fr. X, 42).