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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 10.djvu/265

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HENRIETTE D’ENTRAGUES ET MARIE DE MÉDICIS

CHAPITRE XVI

Henriette d’Entragues et Marie de Médicis. (1599-1600.)


Le grand flatteur de l’époque, dont le magique pinceau eut pour tâche de diviniser les reines et les rois, Rubens a succombé, il faut le dire, devant Marie de Médicis. Dans la galerie allégorique qu’elle fit peindre à sa gloire, il a beau se détourner vers ses rêves favoris, les jeunes et poétiques beautés de déesses ou de sirènes ; il lui faut bien retomber au pesant modèle qui le poursuit de tableau en tableau. La Grosse Marchande de Florence, comme nos Françaises l’appelaient, fait un étrange contraste à ces fées du monde inconnu.

La magnifique Discorde, palpitante sous ses cheveux noirs, dont le corps ému, frémissant, est resté à jamais classique ; la Blonde, le rêve du Nord, la charmante Néréide, pétrie de tendresse et d’amour : toute cette poésie est bien étonnée en face de la bonne dame. Assemblage splendide et burlesque. La fiction y est