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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 10.djvu/310

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HISTOIRE DE FRANCE

point faire rentrer les Jésuites en France et leur faire confesser le roi. Le troisième qu’on devait gagner sur le roi ou après lui, c’était un double mariage d’Espagne, pour espagnoliser la France, la neutraliser, l’hébéter. La France, cette tête de l’Europe, branlant, caduque, imbécile, comme elle fut sous Louis-le-Bègue (Louis XIII), dans ses quinze premières années, on pourrait alors s’attaquer au ventre, je veux dire aux Allemagnes, ces profondes entrailles du monde européen.

Ce n’est pas qu’avant 1600 on n’ait travaillé l’Allemagne, mais c’était en préparant les moyens de la grande guerre, surtout en disciplinant l’armée ecclésiastique. Cette besogne préalable était celle du concile de Trente, la transformation du clergé. Il fallait d’abord que ce corps eût l’unité automatique d’un collège discipliné par la férule et le fouet. L’âme du concile de Trente, Lainez, ce cuistre de génie, bien plus fondateur qu’Ignace, avait mis là son empreinte. Toute la hiérarchie conçue comme une échelle de classes, sixième, cinquième et quatrième, où des écoliers rapporteurs s’espionneraient les uns les autres et se dénonceraient par trimestre.

Cet amortissement du clergé, plus facile que l’on n’eût cru, encouragea à entreprendre une œuvre qui semblait plus hardie : la transformation de la noblesse.

Nous devons à M. Ranke (Papauté, liv. V, § 9) la connaissance d’une pièce inestimable, tirée des manuscrits Barberini. C’est le plan que le nonce Minuccio