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HISTOIRE DE FRANCE

nom de Plantagenets[1], y joignirent quelque temps tout notre littoral de la Flandre aux Pyrénées, et faillirent y joindre la France.

L’Ile-de-France et le roi, que les Angevins avaient eus quelque temps dans leurs mains, leur échappèrent de bonne heure. Dès l’an 1012, nous voyons l’Angevin Bouchard se retirer à l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, et laisser Corbeil aux Normands. Ceux-ci dominent alors sous le nom du roi Robert, et essayent de lui donner la Bourgogne. Ce qui les eût rendus maîtres de tout le cours de la Seine. Le pauvre Robert qu’ils tenaient avec eux, voyant contre lui les évêques et les abbés de Bourgogne, leur demandait pardon de leur faire la guerre[2]. La liaison était ancienne entre les Capets et les ducs de Bourgogne. Le premier duc, Richard-le-Justicier, père de Boson, roi de Bourgogne cisjurane, eut pour fils Raoul, qui fit roi de France le duc Robert en l’an 922, et le fut ensuite lui-même ; puis un gendre de Richard fit passer le duché de Bourgogne à deux frères de Hugues-Capet. Le dernier de ces deux frères adopta le fils de sa femme, Otto-Guillaume, Lombard par son père, mais Bourguignon par sa mère. Cet Otto-Guillaume, fondateur de la maison de Franche-Comté, attaqué par les Normands et Robert, menacé d’un autre côté

  1. Ce nom est expressif pour qui a vu la Loire.
  2. Il allait entreprendre le siège du couvent de Saint-Germain-d’Auxerre, lorsqu’un brouillard épais s’éleva de la rivière ; le roi crut que saint Germain venait le combattre en personne, et toute l’armée prit la fuite. (Glaber.)