longs, jambe maigre, pied petit, de chair peu ou point[1]. » Il avait vingt-cinq ans lorsqu’une vision le convertit. Il monte à cheval, va vendre ses étoffes à Foligno, en rapporte le prix à un vieux prêtre, et sur son refus, jette l’argent par la croisée. Il veut du moins rester avec le prêtre, mais son père le poursuit ; il se sauve, vit un mois dans un trou ; son père le rattrape, le charge de coups ; le peuple le poursuit à coups de pierres. Les siens l’obligent de renoncer juridiquement à tout son bien en présence de l’évêque. C’était sa plus grande joie ; il rend à son père tous ses habits, sans garder même un caleçon : l’évêque lui jette son manteau.
Le voilà lancé sur la terre ; il parcourt les forêts en chantant les louanges du Créateur. Des voleurs l’arrêtent et lui demandent qui il est : « Je suis, dit-il, le héraut qui proclame le grand roi. » Ils le plongent dans une fondrière pleine de neige ; nouvelle joie pour le saint ; il s’en tire et poursuit sa route. Les oiseaux chantent avec lui ; il les prêche, ils écoutent : « Oiseaux, mes frères, disait-il, n’aimez-vous pas votre Créateur, qui vous donne ailes et plumes et tout ce qu’il vous faut ? » Puis, satisfait de leur docilité, il les bénit et leur permet de s’envoler[2]. Il exhortait ainsi toutes les créatures à louer et remercier Dieu. Il
- ↑ Vie de saint François, par Thomas de Cellano. (Thomas de Cellano fut son disciple, et écrivit deux fois sa vie, par ordre de Grégoire IX.)
- ↑ Th. Cellan. : « Fratres mei aves, multum debetis laudare Creatorem, etc… » Un jour que des hirondelles l’empêchaient de prêcher par leur ramage, il les pria de se taire : « Sorores meæ hirundines, etc. » Elles obéirent aussitôt.