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HISTOIRE DE FRANCE

ejus perducit dicendo : Sis mortuus mundo, vivens iterum Deo. » (Rituel du Berri, Martène, II, p. 1010.) Plusieurs rituels défendirent plus tard ces lugubres cérémonies, celui d’Angers, de Reims. (Ibid., p. 1005, 1006.)


140 — page 203Quant aux juifs, on les brûla sans distinction…

« Judæi… sine differentia combusti… Facta quadam fovea permaxima, igne copioso in eam injecto, octies viginti sexies promiscui sunt combusti ; unde et multi illorum et illarum cantantes quasique invitati ad nuptias, in foveam saliebant. » (Cont. G. de Nangis, p. 78.)

Mainte veuve y fit jeter son enfant… « Ne ad baptismum raperentur. » (Ibid.)

Quarante juifs s’accordèrent à se faire tuer par un de leurs vieillards…

« Unius antiqui… santior et melior videbatur ; unde et ob ejus bonitatem et antiquitatem pater vocabatur. » (Ibid., p. 79). — « Cum funis esset brevior… dimittens se deorsum cadere, tibiam sibi fregit, auri et argenti præ maximo pondere gravatus. » (Ibid.)


141 — page 204L’Angleterre se trouvant désarmée par ces discordes, le roi de France s’empara de l’Agénois…

Voy. le Différend entre la France et l’Angleterre sous Charles-le-Bel, par M. de Bréquigny. La querelle, qui d’abord n’avait pour objet que la possession d’une petite forteresse, prit en peu de temps le caractère le plus grave par la faiblesse d’Édouard et l’audace de ses officiers. Tandis qu’Édouard excuse ses lenteurs à venir rendre hommage, et prie le roi de France d’arrêter les entreprises des Français sur ses domaines, les officiers anglais en Guyenne ruinent la forteresse disputée, et rançonnent le grand maître des arbalétriers de France, qui avait voulu en tirer satisfaction. Édouard se hâta de désavouer ces actes auprès de Charles, et en même temps il donnait ordre à toutes personnes de prêter assistance à Raoul Basset, auteur de l’insulte faite au roi de France. Mais il recula bientôt devant cette guerre et destitua Raoul Basset ; ses officiers laissés sans secours durent donner satisfaction à Charles-le-Bel, qui ne s’arrêta pas en si beau chemin : les ambassadeurs d’Édouard lui écrivaient qu’on disait tout haut à la cour de France « qu’on ne voulait mie être servi seulement de parchemin et de parole comme on l’avait été ». Édouard, qui d’abord avait eu recours au pape et fait quelques préparatifs, s’alarma de cet orage qui pouvait troubler