Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 1.djvu/227

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Les électeurs de Paris, qui, les premiers, avaient fait cette demande, écartée par l’Assemblée, la reprirent avec force le 10 juillet. Carra, dans une dissertation fort abstraite, à la Sieyès, posa le droit de la commune, droit imprescriptible, et, dit-il, antérieur même à celui de la monarchie, lequel droit comprend spécialement celui de se garder soi-même. Bonneville, en son nom, au nom de son ami Fauchet, demandait qu’on passât à l’application, qu’on avisât à se constituer en commune, conservant provisoirement le prétendu corps municipal. Charton voulait de plus que les soixante districts fussent assemblés de nouveau, qu’on transmît leurs décisions à l’Assemblée nationale, qu’on s’entendît avec les grandes villes du royaume. — Toutes ces motions hardies se faisaient dans la grande salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville, par-devant un peuple immense ; Paris semblait se serrer autour de cette autorité qu’il avait créée, il ne se fiait à nulle autre ; il eût voulu en tirer l’ordre de s’organiser, s’armer, d’assurer son salut lui-même.

La mollesse de l’Assemblée nationale n’était pas pour le rassurer. Le 11 juillet, elle reçut la réponse du roi à l’adresse, et s’en contenta. Quelle réponse cependant ! Que les troupes étaient là pour assurer la liberté de l’Assemblée, que si elles causaient ombrage,

    licitait nullement sa médiation, poussa Mirabeau à parler, afin d’embarrasser la cour, avant qu’elle eût complété ses préparatifs de guerre. M. Droz place ici les premiers rapports de Mirabeau avec Laclos, et l’argent qu’il en aurait reçu.