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pauvres, avec une gaieté égale, avec malice parfois (comme la motion de Foucault), avec de vives saillies.

« Et moi donc, qu’offrirai-je ? disait le comte de Virieu… au moins le moineau de Catulle… » Il proposa la destruction des pigeons, destructeurs du colombier féodal.

Le jeune Montmorency demandait que tous ces vœux fussent sur-le-champ convertis en lois. Lepelletier de Saint-Fargeau désirait que le peuple jouît immédiatement de ces bienfaits. Lui-même, immensément riche, il voulait que les riches, les nobles, les exempts d’impôts, se cotisassent à cet effet.

Le président Chapelier, pressé de faire voter l’Assemblée, observa malicieusement qu’aucun de MM. du Clergé n’ayant pu encore se faire entendre, il se reprocherait de leur fermer la tribune[1].

L’évêque de Nancy exprima alors, au nom des seigneurs ecclésiastiques, le vœu que le prix du rachat des droits féodaux ne revînt pas au possesseur actuel, mais fît l’objet d’un placement utile au bénéfice même[2].

Ceci était d’économie et de bon ménage, plus que

  1. Omis dans le Moniteur et dans l’Histoire parlementaire. (Voir l’Histoire des deux amis de la liberté, II, 321.)
  2. Arrangé et défiguré dans le Moniteur et dans les historiens qui veulent cacher l’égoïsme du Clergé. Le Procès-verbal dit seulement : « Il a adhéré, en son nom et au nom de plusieurs membres du Clergé, à ce système de rachat des droits féodaux, en se soumettant (par les bénéficiers) au placement et à l’emploi des fonds à en provenir. » (Archives du royaume, Procès-verbaux de l’Assemblée nationale, 4 août 1789, B 2.)