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CHAPITRE V

LE CLERGÉ. — LA FOI NOUVELLE


Discours prophétiques de Fauchet. — Effort impuissant de conciliation. — Ruine imminente de l’ancienne Église. — L’Église avait délaissé le peuple. — Buzot réclame pour la nation les biens du Clergé, 6 août. — Suppression de la dîme, 11 août. — La liberté religieuse reconnue. — Ligue du Clergé, de la Noblesse et de la Cour. — Paris abandonné à lui-même. — Nulle autorité publique ; peu de violences. — Dons patriotiques. — Dévouement et sacrifice. (Août 1789.)


La résurrection du peuple, qui brise enfin son tombeau, la féodalité elle-même écartant la pierre où elle le tint scellé, l’œuvre des temps en une nuit, voilà le premier miracle du nouvel Évangile, divin miracle, authentique !

Qu’elles vont bien ici les paroles que Fauchet prononça sur les ossements trouvés dans la Bastille : « La tyrannie les avait scellés aux murs de ces cachots qu’elle croyait éternellement impénétrables à la lumière. Le jour de la révélation est arrivé ! Les os se sont levés à la voix de la liberté française ; ils déposent contre les siècles de l’oppression et de la