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CHAPITRE VIII

LUTTE RELIGIEUSE. — SUCCÈS DE LA CONTRE-RÉVOLUTION (MAI 1790).

L’Assemblée élude la question. — Le roi n’ose recevoir la protestation du clergé, avril. — Éruption religieuse du Midi, mai. — Le Midi toujours inflammable. — Anciennes persécutions religieuses ; Avignon, Toulon. — Le fanatisme attiédi, habilement ravivé. — Les protestants toujours exclus des fonctions civiles et militaires. — Unanimité des deux cultes en 1789. — Le clergé ranime le fanatisme, organise la résistance à Nîmes, 1790. — Il éveille les jalousies sociales. — Terreur des protestants. — Explosion de Toulouse, Nîmes, avril. — Connivence des municipalités. — Massacre de Montauban, 10 mai. — Triomphe de la contre-révolution dans le Midi.


La motion de cet homme simple avait étonnamment changé la situation. D’une époque de discussion, la Révolution parut tout à coup transportée dans un âge de terreur.

Deux terreurs en face. Le Clergé avait un argument muet, sous-entendu, formidable ; il montrait à l’Assemblée une Méduse, la guerre civile, le soulèvement imminent de l’Ouest et du Midi, le renouvellement probable des vieilles guerres de religion. L’Assemblée avait en elle la force immense, inéluctable, d’une Révolution lancée, qui devait renverser tout, d’une