Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/412

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sent. La presse révolutionnaire, toute furieuse d’elle-même, est encore aiguillonnée par la pénétrante ironie des feuilles et pamphlets royaliste. Ceux-ci pullulent à l’infini ; ils puisent à volonté dans les vingt-cinq millions annuels de la liste civile. Montmorin avoua à Alexandre de Lameth qu’il avait en peu de temps employé sept millions à acheter des Jacobins, à corrompre des écrivains, des orateurs. Ce que coûtaient les journaux royalistes, l’Ami du roi, les Actes des apôtres, etc., personne ne peut le dire, pas plus qu’on ne saura jamais ce que le duc d’Orléans a pu dépenser en émeutes.

Lutte immonde, lutte sauvage, à coups de pierres, à coups d’écus. L’un assommé, l’autre avili. Le marché des âmes d’une part, et de l’autre la Terreur.