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CHAPITRE V

RÉSISTANCES. — LA REINE ET L’AUTRICHE (OCTOBRE-FÉVRIER).


Irritation de la reine, octobre. — Complots de la cour. — Le roi prisonnier du peuple (novembre-décembre ?). — La reine se défie des princes. — La reine peu liée avec le clergé. — Elle avait toujours été gouvernée par l’Autriche. — L’Autriche intéressée à ce que le roi n’agit point — Louis XVI et Léopold se déclarent amis des constitutions, février-mars. — Procès de Besenval et de Favras. — Mort de Favras, 18 février. — Découragement des royalistes. — Grandes fédérations du Nord.


Du spectacle sublime de la fraternité, je retombe, hélas ! sur la terre, dans les intrigues et les complots.


Personne n’appréciait l’immensité du mouvement ; personne ne mesurait ce flux rapide, invincible, qui monta d’octobre en juillet. Des populations, jusque-là étrangères entre elles, se liaient, se rapprochaient. Des villes éloignées, des provinces naguère divisées encore par les vieilles rivalités, allaient en quelque sorte au-devant les unes des autres, se donnaient la main et fraternisaient. Ce fait si nouveau, si frappant, était à peine remarqué des grands esprits de l’époque. S’il eût pu l’être de la reine, de la